jeudi 30 août 2018

CHEMINS DU TROU: PAS SI IMPENETRABLES !

Le gouvernement belge intéressé par le procédé de transformation de l'eau en gel vient de passer une commande fabuleuse à l'entreprise créatrice du produit, dans le cadre de la prévention des inondations. Initialement étudié pour une utilisation personnelle, le produit a été pour l'occasion spécialement revu pour un usage collectif ! Hole-Ways District est, comme son nom l'indique, un protecteur contre les fuites (chemins du trou) car en effet qui dit trou dit fuite, qui dit fuite dit écoulement, donc du liquide partout où il est possible d'occuper le lieu, l'idée est donc de neutraliser ces chemins d'écoulement et cela se fait par la transformation du liquide en gel. Enfin, en version macro le produit permet un usage à l'échelle du district c'est à dire d'un petit territoire.
A chaque menace d'inondation les équipes spéciales du pays constituées essentiellement de femmes vont poser les protections Hole-ways district afin de protéger les secteurs menacés. Au moindre débordement l'eau est absorbée et devient gel qui colmatera les brèches, empêchant de nouveaux débordements: génial !
Les services belges sont cependant préoccupés par la deuxième phase de l'opération c'est à dire l'évacuation des tonnes et des tonnes de gel. La technique en elle-même ne pose pas de problème en revanche les conditions de mise en oeuvre si !
Pour résumer disons que le nom du produit suggère intuitivement non seulement l'usage comme on vient de le voir, mais également l'élimination du produit usagé, ce qui est l'autre coup de génie de la marque ! Une fois qu'elle est saturée de gel on doit éliminer la protection . A cet égard le nom Hole-Ways est on ne peut plus clair sur la méthode: les chemins du trou ! Ce qui implique de rassembler tout cela dans un trou! Les services publics belges ont donc eu l'idée d'utiliser des camions mais des camions spéciaux, et c'est là que l'on constate la fulgurance, la réactivité et l'adaptabilité des fonctionnaires belges, par rapport à nos administrations françaises procédurières, figées, abstraites, bien en phase avec la virtualité déconnectée (du concret) caractérisant les hauts fonctionnaires énarchisant tout sur leur passage.
En effet, et il fallait y penser, nos voisins ont décidé, avant de les diriger vers les lieux de ramassage, de charger les camions de trous (vides cela va de soi). Au lieu de bêtement charger un camion comme nous le faisons, on charge de produits les trous vides qui sont déjà dans les camions . Alors, le plus dur étant fait, l'évacuation des trous pleins devient un jeu d'enfant (bien entendu dans la limite de charge par essieu mentionnée sur la carte grise, faudrait pas déconner non plus !). C'est à ce moment que se posent les problèmes de mise en oeuvre de l'évacuation. C'est très technique de charger un camion de trous et de le déplacer: un geste bâclé au chargement, un arrimage défectueux..... Et le chauffeur peut perdre un trou en route. Ce qui peut virer au cauchemar au moment de recharger car s'il recule de trop pour s'approcher du trou perdu, le chauffeur peut faire tomber son camion dans le trou ! Et je ne vous parle pas des catastrophes possibles avec les véhicules légers des usagers de la route !
Le deuxième problème est celui du gel et nos amis belges envisagent de munir les camions de chaînes et de pulvérisateurs de saumure devant les roues avant des véhicules, sans oublier les crampons anti-dérapants sous les semelles du personnel lequel pourrait se blesser en tombant ou faire échouer une manoeuvre cruciale en cours d'exécution. Pensée intime d'un responsable (impérativement à penser avec l'accent Belge) «Imaginez, une fois, un dérapage qui renverserait un camion ! Nous ne saurions accepter une pareille chose, non non !»
MORALITE N'AYANT RIEN A VOIR

Nous qui nous plaignons d'inondations en France ferions mieux de nous taire puisque ce sont nos propres pouvoirs publics qui les ont réglementairement organisées. En effet aucun permis d'aménager n'est accordé si l'évacuation des eaux pluviales n'a pas été prévue ! Avec le gros bémol suivant: toutes les eaux pluviales doivent obligatoirement être, et le sont d'ailleurs, dirigées vers le cours d'eau le plus proche. Cette accumulation au même endroit provoque évidemment des catastrophes (sans parler du bétonnage qui empêche la pénétration dans les sols, intensifie le ruissellement, et aggrave la situation de façon démesurée ). Le plus élémentaire bon sens commanderait de diversifier les écoulements au lieu de les concentrer sur un lieu unique et pourquoi pas avec l'obligation (écologique cette fois) de doter chaque logement, chaque bâtiment, d'un stockage d'eau de pluie d'un volume correspondant à son emprise au sol, avec un minimum de 3000 litres. Nous éviterions le gaspillage d'eau potable pour le jardin, laver la voiture ou autres usages (sanitaires par exemple) alors qu'on nous parle sans arrêt du déficit d'eau. Mais notre adminstration gauloise est réfractaire au changement, demeure inflexible, persiste dans le virtuel de ses textes, refuse de voir la réalité, et oblige donc la population à créer des zones inondables....Imperturbablement !

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